La phase de restitution de Grand Débat a commencé

10/04
2019

A l’initiative de Président de la République, Emmanuel Macron, une grande concertation citoyenne a été lancée le 15 janvier dernier pour répondre à la crise des « gilets jaunes » et renouer le dialogue avec les français.

Cette semaine a commencé la phase de restitution de ce Grand Débat National. Après 2 mois de concertation, de réunions publiques, de participations en ligne, le temps des décisions est arrivé.

Le Grand Débat National a été couronné de succès. Les français y ont participé massivement avec notamment plus de 10 000 réunions locales, 1.9 millions de contributions sur la plateforme, de très nombreux cahiers de doléances ouverts en Mairies et des conférences régionales.

Pour assurer, le bon déroulé de cette expérience démocratique inédite, un collège de garant avait été préalablement nommé par le Président de la République, le Sénat, l’Assemblée nationale et les présidents du CESE. Composé de 5 membres (Jean-Paul Bailly, Pascal Perrineau, Nadia Bellaoui, Guy Canivet et Isabelle Falque-Pierrotin), ce collège de garant a eu pour rôle de veiller à l’indépendance et à la transparence du débat. Il prolongera son action pour assurer la bonne retranscription des conclusions.

Lors de cette journée de restitution les garants ont cependant apporté quelques critiques objectives. Premièrement, ils affirment qu’une lettre de cadrage du Grand Débat était nécessaire mais que cette dernière était peut-être un peu trop orientée. De plus, la forte médiatisation du chef de l’Etat a pu parfois polariser le débat sur lui, même si cela ne remet pas en cause l’impartialité de ces deux mois d’échanges.

Ils ont salué les efforts déployés en faveur de l’inclusion de tous les français notamment par les élus, les associations, la société civile et les ministres organisateurs (Emmanuelle Wargon et Sébastien Lecornu). Enfin, ils ont également salué la réelle transparence du Grand Débat depuis la collecte jusqu’à la restitution. Selon eux, le Débat s’est véritablement déroulé sous le regard de tous les français.

Pour assurer une transparence totale, l’intégralité des réponses est disponible ainsi qu’une synthèse détaillée sur le site : https://granddebat.fr/pages/syntheses-du-grand-debat.

D’après les premières analyses, nous pouvons déjà affirmer que le thème le plus évoqué est une demande massive de baisse des impôts. 

Pour répondre à ce premier souhait des français, le Premier ministre Edouard Philippe a réaffirmé ce lundi sa volonté de baisser au plus vite les impôts. Cela passe nécessairement par une maîtrise des dépenses publiques.

On observe également, une forte volonté des français de prendre en compte l’urgence climatique mais paradoxalement il y a un fort rejet autour de l’établissement de taxes environnementales (58% des répondant sur la plateformes Grand débat*sont opposés au fait de payer des impôts pour encourager des comportements bénéfiques tels que la fiscalité écologique, la fiscalité sur le tabac ou l’alcool). Pour les français (43%*) une des réponses pour lutter contre le dérèglement climatique, consiste à modifier les comportements en matière de mobilité. La demande de développement de transports collectifs est reprise à hauteur de 17% dans les contributions en ligne.

La transition écologique passe également par un changement du modèle agricole (moins de pesticides, développer les filières durables et bio).

Concernant le thème « la démocratie et la citoyenneté » nombre de propositions sont prévues dans le projet de révision constitutionnelle mis en attente le temps du débat, ou déjà instaurées par la loi pour la transparence de la vie publique que nous avons adoptée le 15 septembre 2017. Cela révèle que le Gouvernement et le Parlement sont en bonne voie. A nous de renforcer la communication et la pédagogie autour de nos actions pour qu’elles soient plus visibles et mieux comprises. Par exemple : 64% des contributeurs sur la plateforme considèrent que la fin du cumul des mandats depuis 2017 est une « bonne chose » ou encore qu’il faut instaurer une dose de proportionnelle lors des élections législatives. Le débat a égalementpermis de mettre en lumière le souhait des citoyens de recréer plus de proximité avec les élus notamment en facilitant la prise de décision commune par le référendum au niveau local. On observe également, une volonté des citoyens de rendre le vote obligatoire et de prendre en compte le vote blanc.

Enfin, le thème « organisation de l’Etat et des services publics » révèle un souhait prononcé pour plus de proximité entre les administrations et les citoyens. En effet, 68%* citent la commune comme échelon administratif de collectivité territoriale auxquels ils sont le plus attachés. En plus de la proximité, les citoyens ayant répondu au questionnaire en ligne souhaitent simplifier le système administratif, 49% d’entre eux ayant déjà renoncé à des droits ou des allocations en raison de démarches trop complexes. Pour finir, il apparait que les citoyens attendent fortement un renforcement du service public de la santé.

Au-delà des quatre thèmes initiaux, d’autres sujets ont été abordés de manière significative. En effet, la lutte contre la pauvreté et la dépendance fait partie des préoccupations premières des citoyens ainsi que la mobilité universelle, l’équité sociale, et la couverture numérique sur tous les territoires.

Les premiers éléments de synthèse commencent à apparaitre. Il nous appartient désormais, en tant que parlementaire, d’en tirer une analyse éclairée et de faire les meilleures propositions possibles pour répondre à ces attentes.

Le premier ministre s’est exprimé devant l’assemblée nationale pour présenter les 4 exigences principales des français :

  • Restaurer la confiance à l’endroit des interlocuteurs traditionnels des Français (élus, journalistes, syndicats) en construisant une démocratie plus délibérative ;
  • Mettre fin à l’exaspération fiscale en continuant de baisser les impôts, et en réduisant la dépense publique ;
  • Mettre fin à l’isolement de certains de nos concitoyens en réconciliant les métropoles avec leurs territoires proches, en simplifiant le millefeuille territorial, avec des services publics de proximité ;
  • Maintenir l’ambition écologique et tenir les engagements pris par la France sur le climat mais changer de méthode, avec le bon rythme et les bons mécanismes incitatifs.  

Le Président de la République s’est engagé à donner ses premières conclusions mi-avril.

*résultat en pourcentage collecté sur la plateforme granddébat.fr (ceci n’est pas un sondage)

Pour plus de précisions sur cet article écrire à fabienne.colboc@assemblee-nationale.fr