Fabienne COLBOC

Dans le cadre de la semaine de l’apprentissage qui a débuté hier, Madame la Ministre du Travail, Muriel Pénicaud est venue en Indre-et-Loire ce matin, sur le Campus des Métiers et de l’Artisanat de Joué-lès-Tours. L’occasion de mettre en exergue les qualités de la formation professionnelle par l’apprentissage.

En août dernier, la loi pour la liberté de choisir son avenir professionnel a été promulguée dans le but de revaloriser cette formation et les métiers de l’artisanat. Depuis, une augmentation de 6% de signatures de contrats d’apprentissage a déjà été constatée.

Ils sont environ 400 000 jeunes à choisir cette voie de formation initiale. Il est d’ailleurs également constaté que de jeunes diplômés de filières dites classiques, complètent leur formation par l’apprentissage. L’apprentissage réunit à la fois le travail, la formation et la transmission ce qui en fait une voie d’excellence et un tremplin vers l’emploi. 70% des apprentis ont un emploi 7 mois après leur diplôme et nombreux sont ceux qui se lancent dans l’entreprenariat. Cette réforme engagée, qui était attendue depuis longtemps par les différents acteurs de l’apprentissage, a enfin permis de lever les freins.

Autre temps fort de cette journée, Monsieur Patrick Toulmet, délégué interministériel au développement de l’apprentissage dans les quartiers prioritaires de la politique de la ville, a répondu positivement à mon invitation à venir rencontrer des jeunes à la Mission Locale de Joué-lès-Tours.

Monsieur Toulmet a pu échanger avec des jeunes de différents dispositifs (Garantie jeunes, Service Civique, Ecole de la 2^e chance, …), issus de quartiers prioritaires ou non, qui sont accompagnés pour la plupart par la Mission Locale de Touraine dans leur volonté d’insertion professionnelle par le biais de l’apprentissage. Cet échange fût riche et a confirmé des constats dont certains ont été soulevés par le ministère et les acteurs comme :

• Le repérage des jeunes décrocheurs ou de ceux qui souhaitent se former aux métiers de l’artisanat,
• Le manque de lisibilité pour les jeunes qui, au vu du nombre conséquent de dispositifs, ne savent plus vers qui s’adresser ou comment trouver la bonne information,
• La difficulté de trouver un employeur selon filière et également dans les collectivités territoriales locales,
• La mauvaise utilisation parfois des apprentis par certains employeurs, qui n’offrent pas ainsi les moyens de satisfaire le projet de formation défini et contractualisé,….

C’est pourquoi, le Ministère du Travail met en place des actions en partenariat avec les différents acteurs comme la Mission Locale, certaines associations, Pôle Emploi, les Entreprises et les Organisations Professionnelles, … afin d’aller vers les jeunes des quartiers prioritaires et de les informer sur ces formations. Il est primordial que ces jeunes retrouvent confiance dans les services d’orientation et d’accompagnement vers l’emploi. Depuis la promulgation de la loi pour la liberté de choisir son avenir professionnel, beaucoup de choses ont déjà évolué mais c’est encore perfectible et d’autres moyens vont être prochainement mis en place (un outil unique sous forme de plateforme d’informations dédiée à l’apprentissage, un bus itinérant dans chaque département pour informer sur la formation apprentissage…) ou en cours de réflexion comme celui d’une application smartphone apprentissage ou encore d’une bourse aux stages.

Un autre point important porté par cette loi est celui d’agir pour développer les compétences et l’accès à l’emploi durable des personnes en situation de handicap. Avec seulement 3,4 % des salariés en situation de handicap dans les entreprises.et 1,2% des apprentis, notre société́ n’est pas assez inclusive. Désormais, chaque CFA aura un référent handicap et il percevra une aide supplémentaire pour chaque apprenti en situation de handicap.

La loi pour la liberté de choisir son avenir professionnel est aussi bien ambitieuse que nécessaire à l’insertion et à l’inclusion par l’emploi.

Le travail mène à l’indépendance et l’apprentissage en est un des principaux chemins.

Le choix à l’orientation et l’orientation positive pour chaque élève dès son entrée en secondaire sont aussi des enjeux majeurs de sa réussite.

Enfin, cette journée s’est terminée par une visite du salon Iksis Coiffure de Joué-lès-Tours, dirigé par David Brault, Président de la Fédération des Coiffeurs Région Centre-Val de Loire, qui soutient depuis longtemps l’apprentissage et dont 50% des apprentis de ses différents salons sont pérennisés en emploi durable.

Pour plus d’informations sur ce sujet, voici le lien du Ministère du Travail : https://travail-emploi.gouv.fr/IMG/pdf/loi_pour_la_liberte_de_choisir_son_avenir_professionnel-2.pdf