Le Centre de prévention de déradicalisation de Pontourny ferme ses portes

28/07
2017

Le centre de déradicalisation de Pontourny, à Beaumont-en-Veron, vient officiellement de fermer ses portes, ce vendredi 28 juillet 2017. Sa fermeture avait été demandée dans un rapport sénatorial au début du mois de juillet.

Ouvert en septembre 2016, c’était le premier centre de prévention, d’insertion et de citoyenneté (CPIC). Les autorités ne cachaient alors rien de la dimension expérimentale de l’exercice.

D’une capacité de 25 personnes, le centre n’a accueilli que neuf pensionnaires et aucun d’entre eux n’a suivi le programme jusqu’à son terme. Ne devaient être amené à Pontourny que des jeunes gens volontaires, triés sur le volet, et sans poursuites judiciaires. Cependant, aucun pensionnaire n’y avait élu domicile depuis février, après que Mustafa S., 24 ans, membre depuis près de cinq ans d’une des cellules les plus actives du jihad français, ait été  interpellé en Alsace pendant une permission après avoir tenté de rejoindre la Syrie, alors qu’il suivait le programme depuis septembre.

«L’expérience ne s’est pas révélée concluante», a déclaré le ministre dans un communiqué. «L’expérimentation d’un centre d’accueil ouvert, fonctionnant sur la base du volontariat, a montré ses limites. Le gouvernement a ainsi décidé de mettre un terme à l’expérimentation ».

Le préfet d’Indre-et-Loire a été chargé d’entamer sans délai les consultations locales pour envisager la reconversion du site. Une attention toute particulière sera portée à la situation de la trentaine de salariés. Ils bénéficieront d’un accompagnement individuel de la part des services de l’Etat, en liaison avec la ville de Paris dont dépendent les agents titulaires du site.

Le communiqué du Ministre de l’intérieur précise que « la reconversion à venir du centre de Pontourny ne signifie pas l’abandon d’une politique de prise en charge des publics en voie de radicalisation dans des structures adaptées« . Le gouvernement étudiera, notamment, la possibilité d’ouvrir des structures de petite taille pour y accueillir des individus sous-main de justice et y développer des solutions alternatives à l’incarcération. La secrétaire générale du comité interministériel de prévention de la délinquance et de la radicalisation (CIPDR), Muriel Domenach, a d’ailleurs été chargée de faire des propositions, en lien notamment avec les ministères de l’Intérieur et de la Justice.

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