LE PROJET DE LOI « MA SANTÉ 2022» A ÉTÉ ADOPTÉ

26/03
2019

Aujourd’hui, s’est tenu le vote solennel du projet de loi santé porté par Madame la Ministre des solidarités et de la santé Agnès Buzyn en première lecture à l’Assemblée nationale.  

Ce projet de loi fait écho au plan santé annoncé par le Président de la République en septembre dernier. Il apporte des réponses globales aux problèmes des inégalités territoriales d’accès aux soins, du vieillissement de la population, de la prévalence des maladies chroniques, et de la révolution numérique.

  • La modernisation des carrières des professions médicales

Pour lutter contre le manque de praticiens sur le territoire, le projet de loi prévoit tout d’abord la modernisation des carrières des professions médicales. Cette modernisation concerne au premier lieu les études de médecine. Notre système de sélection actuel des étudiants dans cette filière est très exigeant, et favorise la réussite de profils standardisés d’élèves bons en mathématiques et en matières scientifiques. Cela décourage de nombreux lycéens, qui malgré leurs qualités n’osent pas se lancer dans cette filière.

Avec la suppression du numerus clausus, nous espérons augmenter de 20% par an le nombre de médecins formés, et diversifier le profil des futurs professionnels de santé. C’est également dans cet objectif que le concours de l’internat sera supprimé, et le deuxième cycle de médecine réformé afin d’intégrer une meilleure valorisation des compétences cliniques et relationnelles des étudiants.

  • L’amélioration de l’accès aux soins de proximité

La lutte contre les inégalités territoriales d’accès aux soins et la désertification médicale passe également par une réorganisation de la carte hospitalière. Sur de nombreux territoires, l’accès aux soins de proximité est difficile, et la prise de rendez-vous avec des spécialistes nécessite de longs délais d’attente.

Pour remédier à cela, le projet de loi va créer un label « hôpitaux de proximité ». L’objectif est de labelliser 500 à 600 hôpitaux de proximité d’ici 2022 pour en faire des structures adaptées aux soins du quotidien (gériatrie, médecine générale, rééducation). Les agences régionales de santé veilleront à l’harmonisation de l’organisation territoriale de la santé pour réaliser une gradation des soins entre la médecine de proximité et la médecine de pointe en CHU.

Le plan Ma santé 2022 prévoit également la création de 400 postes de médecins généralistes dans les « déserts médicaux » et la création de 4 000 postes d’assistants médicaux pour libérer du temps d’exercice aux médecins.

Cette annonce a été faite lors de la visite du Premier Ministre Edouard Philippe et de la Ministre des solidarités et de la santé Agnès Buzyn dans notre circonscription. En effet, le 12 février dernier, les ministres sont venus visiter la Maison de Santé Pluridisciplinaire (MSP) du Véron à Avoine qui est un exemple en matière de soins de proximité. Face à l’importance de la demande de soins non programmés (c’est-à-dire sans rendez-vous), la MSP a créé un concept d’Unité de Soins Non Programmés qui, par une réorganisation de l’équipe, a permis de répondre à cette demande.

Afin d’attirer les médecins libéraux dans les territoires plus reculés, le gouvernement veut généraliser ce type de maison de santé, 300 nouvelles MSP sont actuellement en cours de création. Ce mode de travail en équipe et pluri-professionnel est plus attractif pour les professionnels de santé, et tout particulièrement pour les jeunes médecins. En combinant leur développement à la suppression du numerus clausus nous espérons encourager l’installation de médecins dans les zones rurales qui en ont le plus besoin.

  • Le développement du numérique

Toujours dans un souci de proximité, d’accessibilité et d’équité, le projet de loi met également en place des outils numériques à la disposition des professionnels de santé. Il ne s’agit pas d’imposer de nouvelles pratiques aux professionnels de santé, mais de permettre l’appropriation des outils de télémédecine par ceux qui le souhaitent.

En conclusion, ce projet de loi met en place des mesures ambitieuses pour s’attaquer au problème de l’accès aux soins, qui doit être garanti à tous les citoyens. Il doit désormais être examiné par le Sénat.

Pour plus de précisions sur cet article écrire à fabienne.colboc@assemblee-nationale.fr